Un terrain d'expérimentation musicale fusionnelle
Lorsque Biréli et McLaughlin échangent leurs idées musicales, c’est une véritable collision créative. McLaughlin, avec son inclination pour les métriques asymétriques et les influences issues de la musique du monde (on pense notamment à sa fascination pour la musique indienne), apporte une dimension rythmique et harmonique moins intuitive au jeu de Biréli. Ce dernier, habitué aux phrasés rapides et swing du jazz manouche, se voit confronté à un vocabulaire musical presque étranger.
Cette confrontation s’est avérée particulièrement stimulante pour Biréli, qui n’a jamais eu peur de sortir de sa zone de confort. Sur leurs enregistrements communs, on remarque que McLaughlin introduit souvent des phrases empreintes de modes jazz fusion ou de gammes orientales, et que Biréli répond par une adaptation instantanée. Ce travail d’écoute et de réponse témoigne non seulement de la virtuosité des deux musiciens, mais aussi de leur profond respect l’un pour l’autre.
L'impact sur le jeu de Biréli : de nouvelles couleurs harmoniques
Un aspect clé que McLaughlin a apporté à Biréli réside dans sa maîtrise des modes et du jeu modal. Alors que le jazz manouche s’articule souvent autour d’harmonies cycliques et du vocabulaire des gammes mineures harmoniques, le style de McLaughlin vient bouleverser ces codes. Par exemple, sur des morceaux comme ceux de The Guitar Trio, on remarque l’usage fréquent de modes lydiens ou phrygiens, apportant une tension supplémentaire dans les phrases de Biréli.
On peut citer "Mediterranean Sundance" ou "Aztor Piazzolla" comme des exemples révélateurs où bien que le jeu de Biréli conserve son essence rapide et agile, il s'orne de nouvelles nuances modales. Ce type de répertoire a encouragé le virtuose manouche à explorer des harmonies plus complexes et à enrichir ses compositions personnelles.