L'appel de la modernité : Découverte de la fusion jazz
Une rencontre décisive avec Jaco Pastorius
Le tournant majeur de la carrière de Biréli survient dans les années 1980 lorsqu’il rencontre Jaco Pastorius, l’iconique bassiste de Weather Report et figure emblématique du jazz fusion. Le jeu de Pastorius – mélange d’audace rythmique, de sophistication harmonique et d’enthousiasme pour les croisements stylistiques – impressionne profondément le guitariste français. Biréli se joindra même au groupe de Pastorius, les Word of Mouth Big Band, pour plusieurs tournées et enregistrements.
Cette rencontre marque une rupture radicale avec son ancrage traditionnel. Pastorius lui ouvre de nouvelles portes, notamment à travers l’utilisation d’une guitare électrique et la recherche d’effets plus avant-gardistes. La fusion, avec ses influences funk, rock et parfois même pop, devient un espace où Biréli peut expérimenter et élargir son vocabulaire musical.
Immersion dans le jazz électrique
En 1986, Biréli sort l’album "Electric Side", véritable démonstration de sa capacité à capturer l’essence du jazz-rock. Sur cet enregistrement, il délaisse la guitare acoustique pour passer à la guitare électrique, adoptant une approche qui évoque les travaux de John McLaughlin ou encore Jeff Beck. Les morceaux, souvent très rythmés, sont servis par une technique éblouissante et témoignent de son envie de repousser ses propres limites.
Biréli emprunte alors des éléments au bebop et au funk, tout en continuant à intégrer des fragments de son héritage manouche. C’est cette capacité à hybrider les styles qui pose les bases de son rôle dans l’évolution du jazz contemporain.