De Django à Biréli : influences croisées et filiation virtuose
Si Biréli repousse les frontières, c’est aussi parce qu’il s’inscrit dans une lignée. Django Reinhardt lui-même utilisait déjà, sans la nommer, une sorte de sweep picking dans ses fulgurances d’arpèges – certes avec deux doigts, mais toujours dans un esprit de fluidité et d’efficacité. On trouve chez Django sur « Minor Swing », en 1937, des descentes arpégiées qui rappellent ce travail du poignet, même si la main droite reste alors plus percussive.
D’autres figures-clés du jazz et du fusion ont contribué à enrichir le vocabulaire de Biréli : George Benson n’hésite pas à utiliser le sweep pour magnifier ses descentes sur standards (« Affirmation », Breezin’, 1976), tandis qu’Al Di Meola en fait un pilier de ses improvisations (voir « Race with Devil on Spanish Highway », 1977). Mais c’est sans doute l’écoute du jeu de Frank Gambale qui, dans les années 80, a incité Biréli à systématiser l’usage du sweep sur le manche, l’adaptant à la tradition jazz manouche (source : Guitarist, n°237, 2013).