L’improvisation : un pont entre tradition et modernité
L’improvisation est au cœur du jazz manouche et en particulier de l’approche de Biréli, mais ce qui distingue son jeu, c’est son ouverture à des idées modernes. Les références aux figures emblématiques du jazz moderne — John Coltrane, Pat Metheny ou encore Weather Report — se glissent subtilement dans son vocabulaire.
Utilisation des modes et superpositions
L’un des aspects fondamentaux du jazz moderne est l'usage des modes, comme le lydien ou le dorien, qui introduisent des couleurs harmoniques inattendues. Biréli a exploré ces options dans ses solos, se démarquant ainsi des improvisations principalement basées sur des gammes pentatoniques et arpégiques propres au jazz manouche traditionnel.
Une de ses performances emblématiques est celle de « Summertime », où il jongle entre le jeu modal et les arpèges rapides typiquement manouches, créant une conversation constante entre tradition et modernité. Il utilise également des superpositions harmoniques pour enrichir ses solos, ajoutant des intervalles peu courants comme des quintes augmentées ou des neuvièmes.
Rythmes modernes et polyrythmies
Dans les années 70 et 80, l'influence des batteurs comme Tony Williams ou des groupes comme le Mahavishnu Orchestra a introduit des concepts de polyrythmie et de métriques irrégulières dans le jazz. Biréli, en tant que véritable éponge musicale, a assimilé ces éléments. Cela se ressent dans sa manière de phraser ou dans son jeu rythmique en constante évolution.
Un exemple brillant est sa collaboration avec Jaco Pastorius dans les années 80. Sur des morceaux comme « The Chicken », Biréli explore des syncopes audacieuses et des rythmes complexes, des éléments qui trouvent peu d’équivalents dans le jazz manouche classique.