Des ponts entre les générations : l’influence des géants contemporains
Si Biréli a su s’inscrire dans une continuité jazzistique, c’est aussi en tissant des liens avec des musiciens contemporains. L’un des exemples les plus notables est sa collaboration avec Jaco Pastorius, le mythique bassiste de Weather Report. Ensemble, leur alchimie sur scène est saisissante, notamment lors des tournées des années 1986-1987.
Jaco, réputé pour son génie musical et sa créativité sans borne, pousse Biréli à explorer des sonorités nouvelles. Écoutez par exemple leurs performances live : vous y trouvez un dialogue unique, un va-et-vient incessant entre jazz fusion et improvisation virtuose. Ce partenariat marque une étape clé dans l’évolution de Biréli, l’éloignant du strict jazz manouche pour embrasser des esthétiques plus expérimentales.
Autre collaboration marquante : celle avec Al Di Meola, guitariste connu pour son jeu technique et ses compositions mêlant jazz, musique latine et rock. Lorsqu’ils partagent la scène ou s’associent ponctuellement, Biréli enrichit encore sa palette en intégrant des éléments rythmiques complexes et des influences méditerranéennes à son propre jeu.
Fusion et audace avec le "Gipsy Project"
Un autre moment charnière de la carrière de Lagrène réside dans la création de son célèbre "Gipsy Project", débuté autour de l’année 2001. Ce retour affirmé au jazz manouche traditionnel est en réalité savamment orchestré pour inclure des influences contemporaines glanées lors de ses multiples collaborations. Dans ce projet, Biréli invite régulièrement des musiciens tels que Hono Winterstein ou Florin Niculescu – deux figures emblématiques du jazz à cordes – qui enrichissent chaque interprétation de leurs propres sensibilités.
Le résultat ? Un swing vibrant, revisité, et une relecture moderne de Django Reinhardt sous un jour nouveau. Les albums du "Gipsy Project", tels que celui éponyme sorti en 2002, rencontrent une immense popularité, séduisant à la fois les puristes et les novices du genre.